Tissage de brocatelle, le passé retrouvé

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La teinture se fait dans l’eau d’indigotiers.

Les Nùng de la commune de Hoà Cu, district de Cao Lôc, province de Lang Son (Nord), sont réputés pour leur habileté dans la couture à la main, à commencer par le tissage de brocatelle. Aujourd’hui, ce métier reprend du terrain, les femmes le pratiquant pour arrondir leurs fins de mois, voire davantage.

L’art du tissage de brocatelle est une tradition qui se transmet de mère en fille, certaines femmes Nùng tenant à perpétuer la tradition de confectionner elles-mêmes leurs tenues. Une simple chemise nécessite en général entre deux et trois mois de travail.

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Les produits sont mis à sécher à l’air libre au petit matin pour mieux fixer la couleur.

L’obtention de brocatelle se fait selon un long processus, qui commence avec le tissage du tissu. L’étape de teinture est la plus compliquée, mais aussi la plus intéressante. Le processus démarre en brisant et égrugeant des indigotiers. Ensuite, les artisanes utilisent la sécrétion de ce végétal comme dissolution pour y tremper des lambeaux d’étoffe. Chaque jour, le tissu est mis à macérer dans l’«eau d’indigotiers», puis exposé à l’air libre quand pointe la rosée du matin. Une manipulation réitérée deux fois par jour. Le processus de teinture prend environ un mois, afin de donner au vêtement une couleur éclatante faite pour durer.

Dernièrement, de délicats motifs ornementaux se sont ajoutés sur les produits. Sobres, ils imitent le soleil, les étoiles, les jeunes plants de riz… avec une large palette de couleurs. Ces éléments viennent affirmer la dextérité des artisanes, qui parfois confine à une véritable forme d’art.

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Les brocatelles des Nùng arborent de délicats motifs.

La compagnie Graft Link à Hanoi l’a bien compris. L’entreprise a commencé il y a quelques années à collaborer avec des habitants de Hoà Cu pour lancer sur le marché une gamme diversifiée de produits étudiés pour correspondre aux goûts des consommateurs. Forte de ce soutien, la commune a sensiblement élargi l’envergure de production de brocatelle. La spécialisation permet d’augmenter la variété, le volume comme la qualité des produits confectionnés. Et pour honorer le carnet de commandes, près de 50 familles ont été mobilisées.

Ces nappes, taies, sacs, portefeuilles en brocatelle de Hoà Cu se vendent aujourd’hui comme des petits pains et, d’une pierre deux coups, rendent le village plus attrayant d’un point de vue touristique.

Une stratégie gagnante pour l’ethnie Nùng et la province de Lang Son.

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Il n’y a pas d’âge pour le tissage!

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